Nous travaillons depuis plusieurs mois sur la création de l’association Détour, qui aura pour objectif de démocratiser une approche durable, accessible, inclusive et culturelle des pratiques outdoor. L’asso proposera notamment une programmation d’ateliers textiles, conçus pour vous apprendre à créer votre équipement outdoor grâce à la couture. Le but est de se sentir de plus en plus à l’aise sur les machines et de comprendre tout ce qu’on peut faire par soi-même! En attendant de recevoir la validation officielle de la création de Détour, nous avons décidé d’organiser avec Manivelle quelques premières sessions d’ateliers sur ce mois de décembre, avant de basculer sur des réservations via l’association. Et pour fêter ça, on vous propose un interview pour découvrir qui est Isaure, future salariée de l’association!
Salut Isaure! Peux-tu commencer par nous en dire un peu plus sur toi?
Salut Silvin ! Moi c’est Isaure, je viens de finir mes études cet été en Design Textile à la HEAR. J’ai fait toutes mes études dans l’art, le design et le textile. J’ai tout appris durant mes études, avant je ne connaissais rien à ces mondes. C’est comme le vélo, avant je détestais en faire, et aujourd’hui j’ai 5 vélos et je couds des sacoches de cadre!
Comment s’est fait le lien entre couture et vélo pour toi?
Il s’est fait très naturellement, je faisais des études où fabriquer et penser à des objets étaient des sujets quotidiens. Je faisais tous mes trajets à vélo, en transportant toujours pleins de choses avec moi, et en finissant sans surprise me retrouver dans des situations complexes. C’est comme ça que j’ai commencé à avoir envie de créer des sacs pour me simplifier la vie.
Qu’est-ce que tu trouves intéressant dans le fait de penser et fabriquer de la bagagerie vélo?
J’aime l’idée de travailler sur un objet qui a des contraintes de géométrie et d’ergonomie avec le corps. Qui doit être pratique, facile d’utilisation et pas trop laid. Lors de mes premiers voyages à vélo, j’ai vite compris le kiffe que c’était de réussir à transporter tout le nécessaire pour se sentir autonome sur son petit vélo. Et puis les voyages avancent, tu essaies de prendre moins de choses, mes sacoches évoluent avec ma pratique, c’est super intéressant!
Peux-tu nous raconter ce qui te motive dans le projet associatif Détour?
Ce qui me motive, c’est que l’asso cherche ses bases dans deux mondes que j’affectionne beaucoup, le textile et le vélo. L’idée de transmettre la couture à des personnes curieuses qui veulent apprendre me plait aussi. Et apprendre aussi des autres! Être dans une association, c’est l’occasion de ne pas être seule à travailler dans mon coin!
Comment définies-tu ton rôle dans Détour?
Je serai la salariée de Détour, je créerai et j’animerai les ateliers textiles. On proposera un service de réparation, c’est moi-même qui réalisera cette prestation. Et puis je m’occupe de sourcer de la matière de seconde main, ou de stock dormants, pour remplir la matériauthèque textile.
Peux-tu nous raconter un peu à quoi ressemble l’atelier textile depuis quelques semaines?
Il ressemble enfin à quelque chose (rire), on a quand même passé 2 bons mois entre dans de gros travaux pour réaménager tout l’espace! C’est très agréable d’être vraiment dans un atelier destiné entièrement à la couture, avec la nouvelle table de coupe et son stock de rouleaux, les 3 machines industrielles. On se sent super bien pour créer tranquillement!
Peux-tu nous parler des premiers ateliers que tu vas proposer sur le mois de décembre? Comment les as-tu pensés? Comment ça va se dérouler? A qui ça s’adresse?
Il y aura 3 ateliers avec des niveaux différents. La musette légère est un atelier d’initiation, et pour les plus averti.e.s, ily a les ateliers sacoche de guidon et sacoche de cadre. Je les ai pensés par niveau, et aussi pour que ce soit des objets vraiment pratiques. Je suis parti sur des basiques de la bagagerie vélo pour ces premiers ateliers. Ces ateliers seront animés par moi-même, une notice nous permettra d’avancer étape par étape, et des gabarits guiderons la découpe. Et la première étape sera de choisir ses matières et couleurs dans la matériauthèque textile. Ces ateliers s’adressent à toutes les personnes qui ont envie de se lancer dans la couture et de se sentir de plus en plus à l’aise sur les machines, comprendre les matières, ou comment se créer un volume.
Revenons à ton lien perso au textile. Quel regard as-tu sur ce domaine? Quelles sont les marques ou les personnes qui t’enthousiasme dans leur travail (par leur approche, leurs dessins, leurs matières, etc.)?
Parfois j’ai l’impression que ce domaine part beaucoup trop loin. J’ai fait mon diplôme sur les déchets textiles coloniaux. Mon regard est assez critique sur ce domaine, c’est pour cela que j’ai travaillé avec des matières destinées à l’incinération ou à l’enfouissement. En lien avec la seconde main et ces questions de néocolonialisme des déchets textiles, je te propose ces 3 références :
Pilsok que j’ai découvert avec toi, une marque Ukrainienne qui fait des sacs en air bag, leurs sacs sont ultra graphique et coloré
Vitelli, une marque de mode Italienne, pour leur approche et la matière. La marque réutilise leur ancienne collection pour faire du feutre, utilisé ensuitre pour leur nouvelles collection
Et The Or foundation, une organisation qui s’est donné pour mission de dénoncer, lutter et trouver des solutions contre l’afflux de vêtements au Ghana.
Merci Isaure pour ces réponses! On est super contents de t’avoir au quotidien à l’atelier 🙂
