« Allez, d’accord »
Cette réponse résonne encore dans l’air de l’atelier en repensant aux rendez-vous avec Michel. Ces rendez-vous pendant lesquels nous avons pris le temps de penser le Manivelle 50 dans chaque détail, et de profiter de la liberté d’expression que nous laissait Michel dans la direction du projet. Une fourche Truss? D’accord. Une potence intégrée? D’accord. Un passage interne reprenant les idées développées pour le CDM22? D’accord.
Si il a pu autant nous faire confiance sur les choix de conception, c’est qu’il avait bien cerné son besoin. Michel a une expérience qui force le respect, ou plutôt qui donne envie d’en savoir plus, de l’écouter raconter ses aventures, sa TCR, sa traversée de l’Europe, tous ses projets souvent auto-créés et proposés à ses ami.e.s.
Sa demande : lui fabriquer le vélo pour continuer de partir, sans penser aux limites qui pointent leur nez lorsque la vie avance. Michel nous l’a formulé ainsi : « ce sera mon vélo ultime ». Cela fait partie de notre métier, transformer la pression que peut transmettre une attente aussi grande, en un élan, une énergie.
Parlons un peu géométrie. Michel pratique le vélo depuis longtemps. Et quand une pratique a un long passé, viennent naturellement tout un tas d’habitudes, bonnes ou moins bonnes. Quand il s’agit de dessiner un vélo pour une personne avec des habitudes bien ancrées, surtout pour ce qui est de son positionnement, il faut jongler entre ce vers quoi nous irions dans notre théorie, et l’existant, pour ne pas proposer une posture sollicitant de manière trop différente le corps du cycliste. Aussi, Michel s’est fait opérer au genou après un accident à vélo il y a deux ans. Sa persévérance l’a très vite remis en selle et il a été très bien suivi, mais tout de même, la mobilité et le pédalage n’ont plus tout à fait la même amplitude. En résulte une hauteur de selle notablement basse, qu’il a fallu répercuter sur l’ensemble de la géométrie pour une bonne répartition des masses et une dynamique de pédalage agréable, parce que Michel n’a pas du tout prévu d’arrêter de faire de la longue distance.
D’ailleurs, aujourd’hui même, Michel prend le départ de la Desertus Bikus avec son Manivelle N°50, une semaine tout juste après la livraison. Un timing pas forcément anticipé mais qui arrive à point nommé puisque son vélo précédent, jusqu’alors compagnon increvable, venait de déclarer plusieurs casses difficilement réparable avant la livraison du Manivelle N°50 et du début de l’épreuve. Les vélos auraient-ils aussi des sentiments?
Bonne route Michel, merci pour ta confiance et ton humeur toujours ensoleillée. Tu nous posait la question, et nous sommes sûrs de la réponse : tu en es capable!
Fourche : Manivelle sur-mesure. Truss faible déport // Cadre : Manivelle sur-mesure Columbus Life // Groupe : Campagnolo Chorus, 48-32/ 11-34, hydraulique disque // // Roue avant : DTSwiss RR 511, moyeu SON 28 // Roue arrière : DTSwiss RR 511, moyeu Aivee Classic // Cintre : Ritchey venturemax wcs// Jeu de direction : Hope // Selle : SMP Strator // Pneumatique : Panaracer Gravelking // Potence : Manivelle sur-mesure. // Tige de selle : Ritchey wcs // Guidoline : Lizard Skin // Eclairage : Son Dynamobend //
Livré à l’atelier le 14.04.23